L'inconnu

Je me suis perdue dans tes yeux ce soir-là,
Mes pensées, mes pauses me ramènent à toi.
Ta voix était d’un délice ineffable, sans pression,
Et puis ton parfum, il a réveillé des émotions.

Tu t’es glissé dans l’espace entre les mots,
Comme un soupir resté coincé dans ma peau.
Pas un geste, juste cette tension feutrée,
Comme un secret qu’on n’ose effleurer.

Tu t’es éloigné sans laisser d’adresse,
Mais ton silence pèse comme une caresse.
Depuis, je guette au fond de chaque foule
Ce regard brun qui doucement me foule.

Je me repasse la scène comme un film discret,
Ton sourire flou, tes mains en retrait.
Et j’espère, sans l’avouer tout bas,
Qu’un soir, par hasard, tu reviendras.

Je te veux sans raison, sans plan, sans calcul,
Juste un instant volé, un frisson minuscule.
Qu’on reprenne là où tout s’est arrêté,
Entre deux silences à peine murmurés...